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ALAYA 2.0
En guise de conclusion.
Conclure la présentation de ce travail est pour moi un exercice difficile. Je pourrais parler de la ressemblance frappante entre ce nouveau diagramme et la Fleur de Vie. Je pourrais aussi aborder les enseignements à espérer tirer de cette nouvelle version. Et évidemment, j’ai une pleine brassée de pistes et d’idées sur la question !
Mais, en vérité, il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée de conclure ou d’aboutir à quoi ce soit. Ce qui était au départ un simple problème de « diagramme de flux » s’est mué insensiblement et inexorablement en un chemin initiatique, long, exaltant et parfois difficile. Il y a longtemps que j’ai compris que ce projet n’aura pas de fin et que chaque réponse générera une multitude d’autres questions, fort heureusement toutes aussi passionnantes les unes que les autres.
Alors, plutôt que tirer des conclusions définitives que je remettrai moi-même aussitôt en question, il me tient à cœur de revenir sur des réactions ou des questions déjà posées. J’en ai retenu quelques-unes : « A quoi ça sert ? Ce n’est pas exploitable ! Pourquoi tu perds ton temps avec ça ? Ça devient obsessionnel, arrête de te faire du mal ! Intéresse-toi plutôt aux filles, tu t’occuperas de ça quand tu seras vieux ! … »
Et, je dois bien reconnaître que consacrer autant de temps et d’énergie à ce vieux problème ésotérique pourrait sembler relever d’une pathologie. D’autant qu’il n’y a, a priori, rien à y gagner !
En fait, je me suis fait un peu avoir.
Lorsque le sinologue Cyrille Javary m’a parlé de ce vieux casse-tête chinois, je me suis littéralement jeté dessus. Grâce au calcul binaire, un diagramme 2D a été rapidement réalisé. Ce diagramme faisait penser à une « armature écrasée ». Dès lors, tenter de la déployer en 3D apparaissait comme une évidence.
Ce qui devint vite évident aussi, c’est qu’en passant de 2 à 3 dimensions, les choses se compliquaient considérablement : il est quasi impossible pour un cerveau lambda de visualiser dans l’espace 64 objets reliés entre eux 6 par 6. Je me suis donc rabattu sur un logiciel de CAO. Mais c’était sans compter sur le nombre astronomique de combinaisons possibles. J’ai alors développé un programme de simulation. Ce simulateur génère des scripts qui, à leur tour, pilotent le logiciel de CAO. Il faut préciser que, dans cette version 2.0, le positionnement des hexagrammes est calculé par un algorithme prédéfini similaire à celui qui permet de créer un flocon de Koch.
Ces outils informatiques validés, les simulations pouvaient reprendre de plus belle. C’est alors qu’un phénomène étrange se manifesta. Un jour, dans un mouvement d’humeur, j’ai retourné le graphique « comme une chaussette », chose possible en modifiant simplement un paramètre du programme de simulation. Quelques minutes plus tard, de violentes douleurs dans l’abdomen m’ont forcé à m’allonger.
J’ai la chance d’être suivi par une personne qui me guide dans la pratique de la méditation. Cette énergéticienne de renom m’expliqua que ce diagramme manié et remanié sans cesse semblait être entré en résonance avec ma propre structure. Par structure, il me fallait comprendre mon corps physique, éthérique, émotionnel et spirituel. La manipulation rapide et brutale infligée au graphique avait violemment impacté ma structure qui n’avait pas eu le temps de « s’accorder » sur cette modification.
Et ce ne fut pas la seule « surprise ». Au départ, j’ai abordé ce projet de manière carrée, systématique et rationnelle. Mais cette méthode a rapidement montré ses limites. Non seulement le nombre de combinaisons est extrêmement important mais, de plus, le Yi Jing est systémique, ce qui signifie que toute modification apportée en un point du système en impacte l’entièreté. En d’autres termes, modifier la position d’un hexagramme modifie le diagramme dans sa totalité. Il est donc impossible de fractionner le problème en sous-problèmes plus petits, et donc plus simples, afin de les résoudre séparément. Ceci ajouté à cela, a provoqué parfois quelques moments de découragement et de frustration.
Un jour, passablement désabusé suite à un grand nombre de simulations infructueuses, je me suis mis à essayer « n’importe quoi » en « cliquant partout » dans l’interface du programme de simulation. Subitement, et à ma plus grande surprise, j’ai vu apparaître à l’écran la disposition parfaite qui me fuyait depuis des jours ; il suffisait d’inverser 4 trigrammes dans le simulateur et le tour était joué ! Heureux d’avoir enfin trouvé mais aussi très énervé que cela se soit passé de cette manière, je m’en suis ouvert à mon énergéticienne préférée, déjà citée plus haut. Qui me dit : « Ça ne te plaît pas, hein ! Parfois les choses arrivent spontanément, d’on ne sait où mais en tout cas pas par le biais de l’intelligence rationnelle. C’est cela qu’il faut que tu travailles : trouver un accès direct à la solution ! ».
Ce jour-là, j’ai dû comprendre et admettre que « quelqu’un de rationnel » est en réalité un handicapé besogneux, un « unijambiste » qui n’utilise qu’un seul des deux hémisphères de son cerveau.
Le sujet est d’ailleurs traité par le Yi Jing : le nom de l’hexagramme 25 est « Spontanément ». Cet hexagramme parle de « l’agir sans plan préconçu ». Cette attitude qui consiste à « répondre dans l’instant aux sollicitations du moment » est développée, par exemple, dans les arts martiaux. Lorsque votre vie est menacée, la situation exige d’agir avec spontanéité et seule cette attitude, alliée à de nombreuses années de pratique, vous donnent une chance de vous en tirer !
Le Yi Jing est un outil dont la pratique aiguise l’intuition. C’est en cela qu’il m’a lui-même aidé dans la réalisation de ce projet. L’élaboration de ce graphique a été considérablement boostée par des outils informatiques mais les intuitions qui m’ont guidé sont venues très souvent pendant ou après une séance de méditation.
Pour moi, ces intuitions sont analogues à des prises de conscience. A un moment donné, quelque chose devient évident ! Tellement évident qu’il est parfois frustrant de ne pas y avoir pensé plus tôt. Si j’ai choisi le nom de « ALAYA » pour ce projet, c’est parce qu’en Sanskrit il signifie « Conscience » et que l’élaboration de ce diagramme m’a fait évoluer dans ce domaine.
Aujourd’hui, nous savons que la matière n’est autre que de l’énergie cristallisée. Les cristaux, les sons, les couleurs émettent de l’énergie sous forme d’ondes à différents niveaux de fréquence. Certaines de ces fréquences sont toxiques mais d’autres sont utilisées pour soigner. Les symboles ont eux aussi leur propre niveau de fréquence. Manipuler les symboles du Yi Jing encore et encore, chercher à les disposer de manière simple, élégante et harmonieuse, tout en respectant les techniques qui constituent la mécanique interne de cet outil, m’a indéniablement transformé. Dans la physique des particules à hautes énergies, on a constaté qu’un système observé n’est pas indépendant de l’observateur, je pourrais dire qu’à chaque étape de ce projet, le système modifié a en retour modifié son auteur. Travailler sur le diagramme présenté ici m’a fait évoluer. Il m’a, en quelque sorte, soigné. Parfois à l’insu de mon plein gré.
Alors, puisqu’il faut conclure, consacrer autant de temps et d’énergie à un vieux problème ésotérique relève-t-il d’une pathologie ?
Oui, certainement. Mais je me soigne !
Gatien Seijnhaeve
Genève, le 5 février 2018.